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Le Politique, le Juriste et le Ministre : De la multidimensionnalité de l'acteur politique

Par

Francis Fogue Kuate

  

 

 

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l’idée de cette réflexion découle des opinions exprimées lors des débats télévisés relatifs à deux événements ayant marqué l’actualité entre janvier et février 2019. Il s’agit, d’une part, de la marche illégale organisée le 26 janvier 2019 par le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), parti de Maurice Kamto, et d’autre part, la première sortie médiatique Me Jean De Dieu Momo sur la télévision d’Etat, depuis sa nomination au poste de Ministre Délégué.

 

L’analyse de ces deux faits d’actualité par les médias a laissé transparaitre de nombreuses lacunes en ce qui concerne la multidimensionnalité de l’acteur en politique. La notion de multidimensionnalité renvoie au caractère pluriel de l’identité personnelle de l’acteur politique. D’après Richard Banegas (1993), cette multidemensionnalité est liée à ce qu’il appelle « la multipositionnalité des acteurs dans divers secteurs sociaux [et] se forge à travers la multiplicité des rôles, des registres qui s’offrent à eux ». En tant que construit, l’identité de l’acteur politique ne saurait être saisie en excluant ou en privilégiant un des aspects de sa personnalité. Cette dernière est le fruit de la mise en commun de micros identités ayant concouru à la façonner. Il devient dès lors difficile de questionner et de comprendre les actions et les propos d’un acteur politique uniquement à l’aune de l’une de ses micros identités qui ne peuvent être dissociées du fait de leur enchevêtrement. Telle est la thèse que soutient cette analyse.

 

[...] 

 

En conclusion, toute analyse élaborée sur un acteur politique en privilégiant un aspect de sa personnalité au détriment des autres, ne serait que parcellaire et biaisée. Une meilleure compréhension des actions d'un acteur politique devrait privilégier une approche holistique en considérant tous les aspects et toutes les facettes de sa personnalité. Les exemples utilisés dans cette réflexion et inspirés de l'actualité politique du Cameroun ont permis de constater que le moi politique est l'agrégat d'une pluralité de "mois"  difficilement saisissables séparément.   

 Pour Accéder au texte complet

Références 

Arendt Hannah, 1995, Qu’est-ce que le politique ? Paris, Editions du Seuil (Texte établi par Ursula Ludz).

Banegas, Richard, 1993, « Les transitions démocratiques : mobilisations collectives et fluidité politique », Cultures & Conflits, (4)12, [en ligne] : http://journals.openedition.org/conflits/443 consulté en février 2019.

Bayart Jean-François, 1981, « Le politique par le bas en Afrique noire : question de méthode »,Politique africaine, n°1, pp.53-82.

De Jouvenel Bertrand, 1952, « L’essence de la politique », Revue française de Science politique, n°4, pp. 641-652.

Lüdtke Alf, 2015, « La domination comme pratique sociale », Sociétés contemporaines, n°99-100, pp.17-63.

Rancière, Jacques, 1997, « Onze thèses sur la politique », Filozofski Vestnik, XVIII (2), pp. 91-106.

Rocher, Guy, 1986, « Droit, Pouvoir et domination », Sociologie et société 18(1), pp.33-46.

Taguem Fah, Gilbert, 2001, « « Questions démocratiques, créativité artistique et modes politiques clandestins », Taguem Fah (ed), Cameroun 2001, L’Harmattan, Paris, 2001, pp. 5-32.

 



13/02/2019
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